Pour poursuivre le débat, je voudrais répondre à la question du Dauphinois :
"mais je te poserais une question: sans agriculteurs, comment mangerions nous? plus de blé pour le pain, plus de viandes, ni de légumes..."
Certes, aujourd'hui, c'est une évidence que c'est l’agriculture qui fournit la quasi-totalité de l'alimentation. Mais derrière cette affirmation viennent d'autres questions ; "agriculture et agriculteurs doivent-ils être confondus ?", "l'agriculture est-elle l'exclusivité des agriculteurs ?" (cf la réflexion de Mac Fly sur laquelle sur je vais revenir), "l'agriculture est-elle ou pourra-t-elle rester le principal fournisseur d'alimentation ?", etc.. etc..
La personne qui assure une partie de son autonomie avec son potager et ses 3 poules est-il un agriculteur ??
Quid de l'agriculture à temps partiel, très développée dans d'autres pays (Allemagne par ex.) ??
L'agriculture ne sert-elle qu'à l'alimentation ?? (évidemment non : coton, chanvre, tabac, etc...)
L'alimentation toujours agricole ?? Comment alors définir la pêche en mer, le ramassage ou la culture in vitro d'algues ou même l'apiculture (qui s'apparente en fait à de la cueillette).
Une partie de notre alimentation n'est pas d'origine agricole, et une partie croissante n'est plus le fait d'agriculteurs mais d'une industrie agricole.
Et qui sait, peut-être que l'avenir sera celui-là : "soleil vert" (bon, d'accord, je pousse un peu, mais peut-on en être certain ????)
Je voudrais revenir sur la réflexion de Mac Fly sur les investisseurs. J'approuve complètement !!! Ce qui se passe de manière visible dans les zones céréalières se passe aussi dans d'autres zones y compris celle de ll'ouest.
Petite question à Oui-oui et Mik53 (et à d'autres, s'ils ont la réponse): connaissez-vous, dans la collecte des groupements bretons de porcs ou de volailles, le pourcentage de production qui est sous le contrôle direct des groupements ??? (contrôle direct = exploitations ou ateliers qui leur appartiennent à plus de 50%). Si vous me trouvez le chiffre, je vous paie une bolée d'cit !!!
A vue de nez, je dirais qu'on est au moins à 20%....
Je connais des coop dans le sud-ouest qui achètent des exploitation de plus de 1000 ha, en concurrence avec des investisseurs étrangers, pour conserver leurs parts de marchés en collecte de maïs !!
Tout ça pour dire, que l'agriculture que vous défendez dans ces colonnes, ou que vos parents défendent dans la rue, c'est peut-être l'agriculture d'aujourd'hui, mais c'est surtout celle d'hier, et en aucun cas celle de demain, celle qui sera votre réalité, que ça plaise ou non.
On peut tout à fait regretter les exploitations à échelle humaine, et je suis le premier à le faire, mais la réalité est toute autre !!
Quel avenir pensez-vous réellement avoir, à horizon 20 ou 30 ans, avec 80 ou 100 vl, avec 400 truies NE, avec 200 ha ????? C'est trop grand pour écouler en direct votre marchandise et trop petit pour résister à l'évolution. Et si vous suivez l'évolution en augmentant la taille des ateliers, comment allez-vous transmettre ces outils devenus trop chers pour être payés sur une carrière ?????
Vois n'aurez qu'une solution : la forme sociétaire avec transmission de parts, et ça, ça s'appelle du capitalisme et de l'investissement financier. Et vous investirez parce que ça rapportera "x" % par an ou vous reprendrez vos billes pour investir ailleurs..
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wallon