Attention je reviens, avec mon pavé de l'autre jour (merci le réparateur!!!^^) ... et un peu de retard.
Merci earl du palais, ça met en lumière un point,c'est que la répartition des marges n'est pas bonne. On a beau regarder les prix des voisins européens (comparaison stupide au passage, puisqu'on a pas la même qualité de produit... je pense au lait parce que c'est ce que je connais le mieux, mais c'est vrai pour d'autres secteurs, on a pas les mêmes normes, les mêmes charges en général...)
Wallon, je suis plutôt d'accord avec toi... sauf sur un point: les coopératives ne sont plus dirigées par les agriculteurs! Toutes les coop qui prennent un peu d'ampleur sont dirigées par un directeur, et il y a juste une conseil d'administration pour faire bien. C'est pourquoi on retrouve dans toutes les coop des aberrations, des charges salariales énormes et un fonctionnement très compliqué. On retrouve pas (enfin toujours moins) ça dans les entreprises, les négoces privés.
Jay Jay, pour moi donner du blé à une vache c'est la meilleure valorisation qui soit. Et la raison est simple, ce blé si il est destiné à l'alimentation humaine, il a une chance sur deux pour se retrouver à la poubelle parce que les biscuits sont périmés depuis 2 jours. En agriculture on connait la valeur du produit et ça coûte de l'argent donc on gaspille moins (on peut pas dire qu'il n'y a pas de gachis parce qu'on est aussi rentré dans la triste société de consommation, que ce soit pour le matériel, les équipements et tous les intrants en général...).
Le lait qui est produit n'est pas de l'eau, celui que tu achètes s'en rapproche beaucoup plus. La lait se valorise, c'est quand même très lucratif, suffit de voir comment la famille besnier (propriétaire de lactalis, 1er groupe laitier au monde...) et pour moi le malaise n'est pas là. Les groupes laitier se portent quand même plutôt mieux en comparaison aux autres transformateurs, la filière est difficilement délocalisable et la filière est réputée à l'étranger parce qu'on sait faire et tout le monde a confiance dans notre produit et en particulier les chinois.
Quand tu te demandes si c'est normal d'avoir un produit toujours au même prix alors qu'il y a moins de travail dedans, je pense que oui, c'est normal, même si au fond c'est vers ça qu'on va, des très grosses structures et des produits payés 3 fois rien. Quelque soit la production, si on fait plus de volume, il y a plus de responsabilités, plus de risques, et surtout plus de travail (j'avoue qu'on a quand même une diminution du coût de production et un amélioration des conditions de travail, mais c'est logique, sinon ou est l’intérêt???), La solution la plus équitable c'est pas de diminuer le prix parce qu'il y a moins de gens à bosser pour faire le produit, mais de mieux les rémunérer car ils fournissent plus de travail. Les gens ne se rendent pas forcement compte mais poser 140 griffes par jour, pour moi ça mérite d'être rémunérer, faut pas oublier le niveau de responsabilité et les risques. Ça a été dit plus haut, la rémunération du capital est très faible en agriculture, mais c'est le cas également pour la rémunération du travail, pour moi c'est pas normal de payer plus de msa ou d'impots que l'on ne gagne pour vivre...
Enfin, la reconnaissance de la qualité, malheureusement c'es bien difficile, on y arrive sur des produits ou on est très bon techniquement... le lait. Pour tous ce qui est environnemental c'est compliqué parce qu'il y a qu'en europe qu'on doit y faire attention.
Du coup je retrouve deux trois remarques destinées à Hanai, pas pour la PAC puisque tout le monde à bien vu ton niveau de connaissance sur le sujet mais sur cette phrase:
"ils bousillent les routes, les trottoirs, ne respectent pas les lois (et ouais les barres de coupes sont tractés pas installés, et les chemins communaux faut pas les labourer pour fusionner deux parcelles...) "
Ils bousillent les routes: un 44T ça défonce bien plus la route qu'un tracteur, oui ça les salit deux fois par an, mais les routes elles sont à tout le monde, la personne qui ne veut pas être embettée par les agriculteurs sur la route, elle vie en ville. Les routes en campagnes, à la base, c'est quand même fait pour que les agriculteurs se déplacent, et avec leurs machines. Je reconnais que certains abusent, et ne partagent pas la route, mais des cons et des inconscients il y en a aussi chez les agriculteurs, il n'y a pas de raisons pour que la profession soit épargnée plus qu'une autre.
Ils bousillent les trottoirs, c'est vrai mais la faute à qui? On ne prends pas en compte le fait que les agriculteurs traversent les bourgs, y compris nos petites communes de 300 habitants. On ne peu plus s'y croiser, on met des chicanes ou la moissonneuse ne passe pas, on met des dos d'anes tellement durs qu'il faut les prendre à 5km/h avec le round baller si on veut pas tout casser...
Par contre moi je peux aussi te parler des quads qui viennent labourer les chemins communaux, mais apparament c'est normal c'est le "loisir", en ville on pense aux riverains, en campagne beaucoup moins. Ou encore des motocross qui labourent directement dans les champs des agriculteurs...
A celui qui a évoqué la destruction du cycle, qui serait pas si mauvaise, c'est plutôt une bonne solution, c'est vrai qu'on va droit dans le mur, mais c'est tout le système qui va s'écrouler...pas que l'agriculture, mais on peut espérer un nouveau système plus terre à terre, et que les gens se rendent de l'absurdité du système dans lequel on est aujourd'hui.
WALLON
Le malaise rural il est plus récent que ça, ou plutôt il n'est plus le même... Dans jusqu'aux debuts des années 90 c'était une bonne époque, trop bonne,en fait puisque c'&était en fait une bombe à retardement: les conneries de nos grands parents (qui faisaient seulement ce que leurs demandaient...) c'est nos parents, et puis nous bientôt qui allons les payer.
Bien sur le métier est difficile et ceux qui le choisissent le savent en s'installant. MAIS les systèmes sont de plus en plus grands, les systèmes à taille humaine c'est terminé, il faut des gros troupeaux et des grandes surfaces. Il faut fournir un travail plus intensif, les risques sur tous les niveaux sont multipliés (au niveau financiers, économiques, techniques/sanitaires, environnementale et même humainement!). Bien sur les personnes qui s'installent aujourd'hui savent qu'elles vont faire plus de 35H. C'est pour autant qu'elles doivent se contenter de vivre avec moins d'un smic par mois? (bien sur vous allez tous avoir des exemples de personnes qui gagnent deux fois le smic...). Dans les années où les productions étaient correctement rémunérées (1970 à début des années 90), les gens ne se plaignait pas (ou du moins n'avaient pas les mêmes raisons si ils le faisaient) et c'est pour ça que le système en est là, ils étaient correctement rémunérés et on laissé les filières prendre le contrôle sur tout. Aujourd'hui les agriculteurs qui s'installent veulent vivre comme tout le monde, et pour moi c'est normal. Ca ne passe pas forcement par tous les week end et 5 semaines de congés payés, parce qu'un agriculteur, c'est un chef d'entreprise, mais par un équilibre entre le temps de travail, les responsabilités et la rémunération.
"Et surtout, n'oubliez jamais que votre revenu, c'est la société dans son ensemble qui vous le fournit, que ce soit à travers les aides (pac ou autres) qui viennent des impôts de tous, qu'à travers le prix de vos produits où c'est le consommateur (c'est à dire nous tous) qui paye."
Là je ne suis vraiment pas d'accord, puisque les prix ne permettent pas de rémunérer correctement l'agriculteur (i y a un aspect répartition de la marge, et il y a un aspect marchandise étrangère, notamment sur la viande, entre autre). Et quand aux aides que perçoivent les agriculteurs, pour moi c'est pas normal qu'une profession vendent ces produits à perte et perçoivent une aide pour boucler les fins de mois. On fait passer les agriculteurs pour des assistés alors que ça ne devrait pas exister. Tu n'as pas indiquer ton emploi, si tu estimes que ça ne nous regarde pas, c'est ton droit. Admettons que tu sois commercial (je le prends dans ta réponse). Irais tu travailler si tu devais aller bosser avec ta voiture personnelle, en payant toutes les charges de deplacements (disesel, petit cadeau de quelques centimes de taxes quand même pour que tout le monde vienne te le reprocher, autouroutes) ton matériel (pc, telephones et forfait) etc etc. Tu ne toucherais qu'une commision ridicule et un salaire de misère... Bref tu perds de l'argent. Mais tu toucherais le RSA, le chomage, enfin t'es assisté quoi. Assisté, mais seulement si tu respectes toutes les lois: jamais un exces de vitesse, de feu grillé ou quoi que ce soit, et si jamais tu es mauvais éleve en matière d'éco conduite, on te reduit la somme de ton chomage ou de ton RSA... Enfin bref, c'est dans cette situation grotesque que les agriculteurs sont aujourd'hui.
Mais tu as peut être raison, ces personnes ont choisit un métier si peu épanouissant, il faut tout de suite arrêter, laisser 50% du pays en friche, laisser des investisseurs monter des fermes de 1000 vaches dans le reste du territoire et voilà...
"Mesurez la chance que vous avez de pratiquer ce métier, mesurez la responsabilité que vous avez vis à vis du reste de la société en la nourrissant et en occupant 90% du territoire." Il faudrait aussi que les gens mesurent la france d'avoir cette activité agricole en france.
Le gros problème, c'est le médias qui ne médiatisent que ce qu'ils veulent et qui ne montre jamais une image positive de l'agriculture. Il n'y a que jean pierre pernault pour montrer 10 minutes par jour pendant une semaine, pendant le salon, bien triste... Ils ne facilitent pas la communication.
Il y a un gros problème de société. Tant qu'on donnera plus d'argent au gens qui ne travaille pas qu'à certains qui travaillent, ça ne peut pas marcher, parce qu'il y a des gens qui profitent du système, ceraines personne au chomage gagnent plus que des ouvriers au smic, des retraités gagnent plus que des actifs... Combien de fois avez vous entendu je ne cherche pas de travail car je gagne plus à rester au chômage?
____________________