Ywen, je crois que vous idéalisez un peu trop l'agriculture et le monde de cette époque.....
La recherche du rendement maximum était bel et bien le seul but. Et peu importaient les moyens, car les agris de l'époque, comme TOUT le monde, n'avaient AUCUNE conscience des dégâts qu'ils faisaient à l'environnement. Seul comptait le résultat, il fallait être efficace !!
Lors de mes cours de phyto, fin des années 70, début 80, on nous expliquait que pour couvrir à coup sûr les besoins azotés du blé, "il faut mettre au moins 200 à 250 U de N, pas besoin d'aller plus loin car il y a un risque de lessivage"
"Et ça devient quoi, M'sieur, ce qui est lessivé ??"
"Oh ben, ça descend dans le sol, ça sert plus à la plante.... c'est de l'argent dépensé pour rien"
Je vous jure que c'est authentique, et c'était dans un lycée agri en zone céréalière...
Les années 50 et 60 ont été des années d'essais tout azimut pour maximiser les rendements à n'importe quel prix et avec n'importe quoi à n'importe quelle dose. Le grand crédo était : La Chimie !!! La chimie peut et pourra tout !!! L'agriculture sera Chimique.
Vous êtes trop jeune pour avoir connu cela, mais surtout, les anciens se garderont bien de le rappeler, ils ont préféré oublier..... Peut-être avez-vous entendu parler des veaux aux hormones (années 80), mais ces hormones étaient monnaie courante dans les années 60 pour le poulet (à ce sujet, il y a un film de Jacques Demi avec Mastroianni sur ce thème : "L’événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune" (c'est le titre du film), sans commentaire sur la qualité du film, mais c'est symptomatique.)
Comment croyez-vous qu'on a fait passer les rendements moyens de 20 qtx/ha dans les années 40 à 50 qtx 30 ans plus tard ??? (et pour les 100 qtx en blé, je (je dis "je" car j'avais mené la culture de A à Z), je les ai atteins en 1984 dans le 77, après avoir vu des rendement de 130 qtx en blé fourragers 2 ans plus tôt en Angleterre...)
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wallon